1757-11-17, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

Plus 14 aunes de velours d'Utrecht cramoisi.

C'est encor la requête de l'insatiable madame Denis. Ces parisiennes là n'ont jamais fini. Elles épuisent la patience et les bontez de Mr Tronchin. Elles mettent leur oncle à la besace. Cependant mon cher correspondant je crois que Le roy de Prusse y met L'armée de Soubise. On s'enfuit dit on de tous côtez sans vivres et sans équipage. Voylà un nouvau coup de la fortune. Cette bataille peut laisser le roy de Prusse maître absolu de la Saxe, et le mettre au printemps en état de faire feu de tous côtez. Il peut arriver à nos trouppes ce qui leur arriva en 1742 dans ces quartiers là. Je doute qu'àprésent on demande grâce. Ce qui me fâche c'est que le galga n'a rien aporté pour moy. Consolons nous, et plantons.

V.