aux Délices 12 septb [1757]
J'ay reçu un gros paquet des mémoires de l'abbé Hubert, une lettre de Monsieur de la Popliniere, et rien de son compère. Le compère est il malade, méprise t'il ses anciens amis parce qu'ils sont des suisses? est il à la campagne dans quelque terre des Montmorencis? S'il n'était pas occupé auprès des grandes et belles dames, je luy dirais, venez passer l'hiver à Lausane dans une très belle maison que je viens d'ajuster et puis venez passer l'été aux Délices, on vous donnera des spectacles l'hiver, et vous verrez l'été le plus beau pays de la terre; et vous apprendrez messieurs les parisiens qu'il y a des plaisirs ailleurs que chez vous. De plus vous mangerez des gelinotes dont vous ne tâtez guères dans votre ville. Mais vous êtes des casaniers. Ecrivez moy donc morbleu. Quel paresseux! Adieu, vale amice.
V.
Cette lettre des Délices vous viendra peutêtre par Versailles.