1756-10-14, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Claude Thieriot.

Si madame de la Popliniere n'est pas guérie cet hiver, il faut que son mari luy donne un beau viatique pour aller trouver Esculape Tronchin au printemps.
Il a ressuscité deux fois ma niece de Fontaine. Il a guéri une gangrène de vieillard. Made de Mui a des joues, et vient chez moy coeffée en piramide. Il me fait vivre. Venite ad me omnes qui laboratis. Pendant qu'il conserve la vie à trois ou quatre personnes on en tue vingt mille en Boheme. Je ne sçais pas encor le détail de la grande bataille. Les relations sont différentes. Il parait vraisemblable que notre Salomon est vainqueur. Heureux qui vit tranquille sur le bord de son lac, loin du trône, et loin de l'envie. Si vous avez des nouvelles, candidus imperti. Vale amice.

V.