Aux Délices, 15 août [1757]
Je hasarde, monsieur, ce petit mot de réponse, rue du Dauphin, où vous demeuriez l'année passée, et où je suppose que vous êtes encore.
Votre jugement sur la pièce nouvelle confirme ce qu'on m'en a déjà mandé. Je sens combien le métier est difficile, et je vous jure que je ne voudrais pas le recommencer.
J'ai été longtemps en peine de votre ami m. Patu. Je désire de tout mon cœur qu'il repasse par mon petit ermitage à son retour: mais il sera triste qu'il y revienne seul. Il avait un compagnon de voyage que je regretterai toujours, et à qui je souhaiterais un emploi auprès de mon lac hérétique, plutôt qu'en terre papale.
C'est une chose bien flatteuse pour moi que madame la princesse de Robecq ait bien voulu ne pas m'oublier; j'ambitionnais son suffrage, quand elle ornait les premières loges de sa présence. Je désirais son souvenir; je l'en remercie bien respectueusement, et je vous prie de me mettre à ses pieds. Soyez sûr, monsieur, que votre souvenir n'est pas moins précieux pour moi que celui des belles princesses.