1756-04-18, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Claude Thieriot.

En retrouvant votre dernière lettre j'ay vu que vous m'y disiez de vous envoier la nouvelle édition de mon petit carème par la poste, et que vous vouliez la faire réimprimer sur le champ à l'usage des âmes dévotes.
J'obéis donc à votre bonne intention, mon ancien ami. Si on ne veut pas se servir de la préface des éditeurs de Geneve, il en faut une qui soit dans le même goust, et qui dise combien ces deux poèmes ont été tronquez et défigurez. Il est très triste assurément qu'on les ait imprimez sans avoir mon dernier mot. Mais le voici. Je fais aussi la guerre aux anglais à ma façon. J'espère que Mr le maréchal de Richelieu leur prouvera à la sienne qu'il y a pour eux du mal dans ce monde. Je vous embrasse.

V…