ce 14 10bre [1755] de Monrion
Nous avons quité nos Delices Monsieur pour venir passer les grands frois à Monrion, qui n'est qu'une mezonete en comparaison.
Mon Oncle sans quelques affaires qu'il a ici n'aurait pu se résoudre à se séparer de sa maison. Mais nous regretons bien davantage encor les amits que nous nous y sommes faits, et nous [le] leur prouverons en nous hâtant de les rejoindre. Vous avez une famille adorable qui devient la nôtre par notre attachement pour elle.
Mme de Fleurieux m'a fait une emplete que je vous prie de vouloir bien lui rembourcer. Ce sont des étraines que je donne à mon Oncle, ainci il faut qu'il l'ignore. La somme se monte à 432lt . Je vous suplie de ne point mettre cet argeant sur le conte de mon Oncle. Je le ferai toucher à mr de Labate qui vous le remettra dans le courant de janvier. Je voudrais être àportée de vous faire moi même mes remercimens et de vous convincre des sentimens avec les quels j'ai l'honneur d'être Monsieur Votre très humble et très obbéissente servente.
Denis