1755-08-03, de Marie Louise Denis à Michel Lambert.

On nous mende de toute part Mon cher Lember qu'on imprime la pucelle à Paris.
J'ai bien de la peine à le croire, cependand vous ne sauriez trop y veiller. Mon Oncle et moi nous contons sur vous d'autant que ce n'est plus son ouvrage et qu'à en juger par les copies qu'on fait courrir on l'a farci d'orreur de toute espèce. A l'égard de l'impression des campagnes du Roy nous avons pris sur cela toutes les précossions possibles, et je ne doute pas que les lettres à Mme de Pompadour et à Mr Dargenson et Mr de Malzerbe ne fassent tout l'effet que nous en attendons.

Mon Oncle va vous envoier sa pièce de l'orphelin avec une préface. Vous pourez l'imprimer dès que vous l'aurez reçue affin de n'être pas prévenu. Adieu Monsieur, travaillons à détruire la mauvaise impression qu'on veut faire de ce rapsodi des campagnes. Il vaudroit bien mieux que vous imprimassiez l'ouvrage entier et quand vous le voudrez je suis persuadée qu'il ne seroit pas impossible d'y déterminer mon Oncle. Il faut bien à la fin qu'il se rende.

Adieu, contez monsieur sur notre amitié, elle est bien sincère, et faites pour moi mille tendres complimens à Mme Lamber. Vous aurez la pièce et la préface ces jours ci.