de Colmar ce 7 9^bre [1754]

Je vous prie monsieur de ne point envoier à mon oncle les livres qu'il vous demende que nous ne vous le marquions par ce que comme nous ne sommes point rangés cela ne servirait qu'à nous embarasser.
On me mende que Freron parle de la pucelle dans deux de ses foeuilles. Je n'en ai vue qu'une n. 23. S'il y en a une autre où effectivement il en soit encor parlé je vous suplie de me l'envoier sur le chant par la poste. Tiriot se tue de dire à tout le monde qu'on imprime cet ouvrage. J'espère que c'est un mansonge, que s'il en était quel que chose vous le sauriez et que vous nous avertiriez sur le chant. Je compte sur vous monsieur comme sur moi même pour une chose aussi importante. Quand enverez vous à mon oncle la seconde foeuille qu'il vous demande? Il se plaint de ne pas recevoir de vos lettres. Ecrivez lui donc si vous voulez avoir les manuscrits de l'Histoire universelle ou je ne vous réponds de rien. Elle sera sage et pleine de chose curieuse et intéressante. Adieu monsieur, comptez sur mon amitié.