6 mars [1755]
Je me trouvai assez mal hier monsieur en présence même du médecin.
Cela prouve que je suis incurable. Sérieusement ma vie est bien cruelle. Je vous supplie de vouloir bien avoir un peu de charité pour un homme qui se trouve dans l'incapacité de remplir ses devoirs. Je suis pénétré des bontez de Monsieur le premier sindic, et de la lettre obligeante dont il m'honore. Je voudrais l'en venir remercier et faire ma cour à Messieurs les sindics et à tout le conseil. Daignez suppléer monsieur à L'impuissance où mes maladies me réduisent. Je vous supplie de leur faire connaitre mon état et mes profonds respects. Par qui pouront ils mieux être présentez que par celuy à qui je dois la retraitte charmante qui adoucit mes douleurs. Je serai toutte ma vie Monsieur avec la reconnaissance la plus tendre et la plus respectueuse
votre très humble et très obéisst serviteur
Voltaire