1755-02-14, de Voltaire [François Marie Arouet] à François Tronchin.

Le malade du Docteur Tronchin, le favorisé de Mr François Tronchin, le serviteur constant de tous les Tronchins du monde, aura l'honneur de venir saluer les Pénates des Délices avec sa garde-malade dès qu'ils le pouront, et surtout, Monsieur, de venir vous remercier avec toute la tendresse et la reconnaissance que nous vous devons.
Mr Philibert Cramer souhaite retirer le barbouillage des projets que j'avais faits, et qu'en qualité d'ignorant étranger j'avais mal faits sans vous et sans Mr Delormes. Il est juste qu'il retire ce petit monument de mon insuffisance, et qu'il ne reste que ceux de votre intelligence et de votre amitié. Nous vous embrassons, nous vous aimons, nous vous remercions.

Notre acquisition était si publique avant d'être conclue que nous croyons être obligez d'en donner part à madame de Pompadour, qui nous honore de ses bontez. Nous vous supplions d'en prévenir en notre nom mr de Montpéroux, bien persuadez que dans l'occasion, il rendrait témoignage que nous n'avons loué une petite maison de campagne entre Geneve et le pays de Gex que pour être à portée du meilleur médecin de l'Europe, et des eaux d'Aix en Savoye.

V. et D.