1755-02-11, de Voltaire [François Marie Arouet] à François Tronchin.

Voici, monsieur, un petit chifon de papier que je vous supplie d'envoyer à Mr votre frère: il est mon consolateur à Lyon, comme vous l'êtes à Genêve.
Le malade et la garde-malade ne peuvent vous éxprimer à quel point ils sont touchés de vos bontés, de vos soins officieux, et de votre sagesse conciliante. Nous attendons le jour que nous pourons faire avec vous la Dédicace de St Jean: nous appellons cette maison les Délices, elle méritera ce nom, quand nous aurons l'honneur de vous y recevoir.

Nous vous supplions de vouloir bien témoigner à Mr Delormes notre entière satisfaction de sa conduite. Je n'ai jamais vu d'homme qui joignît tant de politesse à tant d'intelligence dans les affaires. On ne peut les traiter avec plus de déxtérité et plus de probité. Enfin, Monsieur, la maison, et les voisins nous enchantent.

Mille tendres respects et autant de remercimens.

V.