1755-02-02, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louis François Armand Du Plessis, duc de Richelieu.

J'apprends monseigneur les nouvelles allarmes que la santé de Monsieur le duc de Fronsac vous a données.
Vous sentez combien je les partage. J'ignore encor L'événement de cette funeste maladie contre la quelle il serait si aisé de prendre en France des précautions, comme ailleurs. Je ne peux que trembler et vous le dire. Peutêtre êtes vous auprès de luy. Pourquoy faut-il que ma triste destinée m'empêche d'être auprès de vous deux? Voylà de ces occasions où il faudrait que je fusse à Paris. Je crains de vous fatiguer par une longue lettre. Madame Denis et moy nous vous supplions de nous faire envoyer le dernier Bulletin de la maladie. Personne assurément ne vous est plus tendrement attaché à Versailles et à Paris que les deux solitaires suisses.

V.