1754-12-05, de Marie Louise Denis à Jeanne Antoinette Le Normant d'Etioles, marquise de Pompadour.

Vous m'avez ordonné de vous rendre compte quelquefois de nos marches et c'est pour moy un nouvau motif de reconnaissance.
Votre cœur généreux approuve le party que j'ay pris de ne point abandonner un oncle qui me sert de père. Son état empire tous les jours. Je l'acompagnerai aux bains d'Aix en Savoye. J'ay cru devoir dans l'état dangereux où il est l'aprocher d'un des meilleurs médecins de l'Europe nommé Tronchin qui demeure à Geneve. Nous avons loué une maison de campagne qui est en partie sur ce territoire et en partie sur celuy de France. Je me flatte qu'en aprouvant ma conduitte vous conserverez toujours votre bienveillance à un homme qui en est digne par les sentiments qu'il conservera pour vous toutte sa vie.

Je vous supplie madame de vouloir bien témoigner votre approbation à monsieur le maréchal de Richelieu qui en me l'aprenant achèvera de me consoler.

J'ay l'h.