1755-01-16, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

Je me meurs monsieur, et je voudrais au moins avoir la consolation du voisinage de mrs vos frères.
On m'a flatté d'une maison de campagne agréable auprès de Geneve. Je ne prendrai ce party qu'en cas qu'on sache et qu'on aprouve que le malade est venu se mettre à portée de voir son médecin.

On nous avait mandé que Mandrin devenait un illustre brigand, un grand homme. Mais cela ne se confirme pas. Il n'y aura donc d'illustre brigandage que sur mer.

Voicy les pancartes que vous demandez. Les 9 millelt qui vous restent en caisse à moy ne doivent elles pas être ajoutées au 2 mille et tant de livres produittes d'or en barre? Voulez vous avoir la bonté de me dire comment je dois faire pour tirer cette somme sans perte par Geneve? et quelle somme?

Les deux solitaires vous font les plus sincères compliments, et moy en particulier je vous remercie et je vous aime de tout mon cœur.

V.