A Prangin le 30 janvier 1755
Il y a 3 jours que je suis au lit.
Vous avez dans votre famille le successeur du grand Boerhaave. Vous savez combien ma mauvaise santé exige que je me rapproche de lui. Les bontés que vous avez pour moi et toutes celles dont on m'a honoré à Genève me rendent ce séjour si cher que je ne balance pas à demander au magnifique conseil la permission d'habiter dans le territoire de la république sous son bon plaisir. Je n'ose prendre la liberté de lui écrire, persuadé que votre recommandation doit avoit plus de poids que mes prières. Je ne manquerai pas de venir présenter mes respects à monsieur le premier syndic et à messieurs conseillers d'Etat dès que je serai en état de me transporter à Geneve. Je me serais déjà acquitté de ce devoir si les maladies continuelles qui m'accablent me l'avaient permis.
J'ai l'honneur d'être, avec la plus respectueuse reconnaissance etc.