23 janvier 1755, au soir

Depuis votre départ, M^r, il s'est bien passé des choses: la famille de Mad.
Gallatin paroit blessée de la Conclusion avec M^r Mallet: Elle prétend que vous leur aviés donné une parole, et que vous n'auriés pas dû passer outre avec M^r M. avant que d'avoir reçue une réponse que la règle des bons procédés exigeoit que vous attendissiés. Je vous dit tout comme votre ami; et si vous jugés à propos de me marquer dans quels termes vous en étiés avec la famille de Mad. Gallatin cela pourra servir à l'édifier et le public: vous voyés par là que je vous demande que je suis bien éloigné de soupçonner que vous ayés manqué à rien de ce que la plus exacte bienséance exige; vous ne sauriés être si dissemblable à vous même dans tout ce qui m'est connu. Au reste je suis certain que le C¹ ne trouvera point mauvais ce qui se fera entre particuliers capables de vendre et d'acquérir; et deplus que si vous demandés au C. la permission de séjourner sur le territoire de la Républ. &c. ce sous son bon plaisir votre demande ne souffrira point de difficulté; l'expression de je suis certain que je viens d'employer mettés la dans l'errata de ma lettre et lisés, j'ai certitude. Vous voyés que tout va bien, et vous ne révoquerés pas en doute que je ne voye avec beaucoup d'impatience approcher le temps où nous serons voisins. Je n'ose rien dire pr Mad. Denis de peur d'en dire trop. J'ouvre votre paquet; j'examinerai Le mémoire qu'il contient, et la Lettre pour Lyon va partir.

Vous pourrés me faire une Lettre où vous me chargerés de demander en votre nom la permission qui vous est nécessaire et je me chargerai de la mettre sur le bureau. Votre santé est une raison à laqu'elle l'humanité suffiroit seule pr la rendre sans réplique.