1754-12-28, de Marie Louise Denis à Jean Robert Tronchin.

J'ai mille grâces à vous rendre Monsieur de cette Robe de chambre que vous avez bien voulu envoier à Mr Chapui, il me mende qu'il l'attand et qu'il compte pouvoir me l'envoier le mardi.
Elle ne sera point inutile ici car nous avons le vent du nord de la première main.

Vous êtes bien bon de suivre toujours l'affaire dont nous avons tant parlé à Lion, elle est trop bien entre vos mains pour je n'aie pas lieu d'en espérer beaucoup, mais je sens qu'il faut du temps. A moins qu'il ne se trouva quelle qu'occasion favorable il seroit difficile qu'il arriva un correctif d'enhaut àpropos de rien, ainci il faut tout attendre des événemens.

Ce que vous me mendez au suget des propos indiscrets que je craignais me rassure beaucoup, je suis bien sure que le maréchal y fera de son mieux, ainci il ne faut que des occasions, de la passience et sur tout vos soins.

Croiez Monsieur qu'une des raisons qui me feroit désirer d'abbiter votre ville seroit l'honneur de vous y voir souvant et de vous assurer de ma reconnoissence et de la tendre et inviolable amitié qui m'attache à vous pour ma vie.

Denis

Vous avez un frère qui est bien digne de vous appartenir et je me trouve heureuse d'être connue de tous deux.