1755-02-06, de Marie Louise Denis à François Tronchin.

Mon Oncle vous envoie Monsieur un proget de Contrac que lui et Mr Cramer ont signés.
Il paroit qu'il ne croit pas pouvoir terminer àmoins que toutes ces closes n'aient lieu. Si vous pouviez trouver un arrengement plus facile en cas que celui là ne puisse exister je vous serais très obbligée de le faciliter. Monsieur Tronchain de Lion a offert à Mon Oncle d'acheter sous son nom St Gean et de lui en laisser la jouissance sa vie durant par des arrengemens qu'ils prendroient ensemble. Si cela convenoit à Mr votre frère peut être cela simplifiroit il la chose. Voiez, examinez, aidez moi, je compte sur vos bontez et sur votre amitié. Mrs Cramer n'ont nul intéres de prêter leur nom que l'envie de faciliter l'acquisition. Ils se désisteront volontier de l'offre obbligent qu'ils nous ont fait, si un arrengement avec Mr votre frère peut amener l'affaire à bien.

Je remets tout entre vos mains. Maittez moi apportée de vous dire souvant combien je suis flatée de votre amitié. Si l'affaire peut se faire avec le proget de contrac qu'on vous envoie finissons au plus viste, car nous avons affaire à un homme qui a une si grande multiplicité d'idée qu'il est fort difficile de l'arrêter à une seulle. Il offre à Mr Malet de faire un marché à vie. Je vous prie en grâce Monsieur de voir la lettre que Mon Oncle écrit à Monsieur Malet et de faire ce que vous pourez, car si vous ne nous aidez de toutes vos forces je commence à désespérer de St Gean.

J'ai l'honneur d'être avec le plus tendre et le plus inviolable attachement

Monsieur

Votre très humble et très obbéissente servante

Les ministres et les bourgeois qui doivent signer ne seront pas difficils à trouver. Mr Malet a un frère ministre et Mr Vernet ne se refusera pas. Mr Marc Chapui et un de ses amis peuvent signer comme membre de la bourgeoisie et les magistracs me semble doivent signer ce contrac sans scrupule attendu qu'il est conforme aux loix et que Mon Oncle veut seulement qu'il paroisse qu'il arrive sur votre teritoire avec l'approbation des honestes gens.

Denis