1754-12-14, de Voltaire [François Marie Arouet] à Niklaus Friedrich Steiger, baron de Montricher.

Monsieur,

Etant arrivé à Prangin en attendant que je puisse me transporter aux eaux d'Aix pour un rumatisme gouteux qui me rend perclus, je remplis mon premier devoir en renouvellant à votre excellence les respects que je luy présentai quand j'eus l'honneur avec mes nièces de vous voir aux eaux de Plombieres.
Je suis icy avec l'ainée qui est madame Denis veuve d'un officier du roy; je me flatte que madame de Fontaine la cadette arrivera avec mr Guiguier de Prangin, et que nous pourons tous ensemble aller à Berne vous rendre nos devoirs. Permettez monsieur qu'en attendant je vous souhaitte une santé meilleure que la mienne et que je vous demande la continuation de votre bienveillance. Madame Denis partage mes sentiments.

J'ay l'honneur d'être avec respect

de votre Excellence

monsieur

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire gentilho͞e ord. de la chambre de s. m. très crétienne