à Strasbourg le 23 septembre 1753
Monsieur,
J'ay eü l'honneur d'écrire à votre Excellence vers le 20 du mois passé.
L'objet de ma lettre regardait le payement de la petite rente que j'ay sur les terres de Riquevir et de Horbourg, je suppliais votre Excellence de vouloir bien ordonner au receveur de ce pays là de me payer sur mes quittances sans frais sans formalitez selon les usages de ce pays cy. J'attends encor cette grâce de vous Monsieur, ce sera une affaire réglée pour le reste de mes jours; mes quittances au Sr. Fakland, receveur de Riquevir, seront employées dans ses comptes, je vous demande pardon monsieur de cette importunité, mais comme au premier octobre prochain, il me sera deu quatre quartiers de ma rente de 4200 Risdalers, et deux quartiers de celle de trois mille trois cent Risdallers, le tout se montant à 5850 R. votre excellence me permettra de demander cette somme qui m'est nécessaire, et que je m'étais réservée pour m'aider à vivre dans les événements que j'ay prévus depuis plus d'un an. Je me flatte que vous voudrez bien monsieur m'honorer d'une réponse, ainsi que de votre bienveillance dans cette affaire. Je suis avec des sentiments respectueux,
Monsieur,
de votre Excellence,
le très humble et très obéissant serviteur
de Voltaire