à Francf. ce 15 Juillet 1753
Monsieur,
Je suis tout confus de L'excès de bonté que vous me marquez en m'envoyant Les précieux témoins du meilleur goût de nôtre siècle et L'image d'une personne qui mérite de vivre pendant tous les suivans.
Je n'ay pas de quoy vous rendre la pareille. Tout mon griffonnage se borne à des déductions de droit Allemandes et une en Latin dans une cause pour laquelle on vouloit implorer le secours de la France du tems de Charles VII. Toutes cependant sont à vôtre service.
J'espère que Boehm vous aura montré le mémoire présenté au Conseil. Demain je m'informeray de ce qu'il aura produit. En attendant je me suis hautement déclaré pour vôtre affaire et j'ay fait de remontrances fort vives à Mr. de Fichard en bonne compagnie. Si le mémoire n'a pas eu son effet il sera suivi d'un autre aussitôt que Boehm est de retour, ou qu'il nomme un substitut home de confiance.
Quant à vôtre séjour icy, Monsieur, il est vray que je loge en une maison franche appartenant au Chapitre de S. Alban à Mayence. Mais ma capitulation avec les seigneurs de ce chapitre come son Baillif Mr. Wiltberger à Mayence vous le dira, porte de ne loger personne. Je serais ravi de vous recevoir si vous pouvez l'obtenir la.
Mr. Varrentrapp propose de vous loger chez le résident de Mayence. Mais je le crains, s'il n'a point d'ordres de son maître. Il est Intime de Freytag.
On pourra toujours pourvoir à vôtre seureté pour quelques jours. A l'avenir Mr. de F. ne fera rien à l'insu du Conseil. On est alors informé. De plus il ne subsiste plus de raison pour vous arrêter.
Venez bientôt Monsieur et me croyez avec un dévouement respectueux.