à Mayence 13 Juillet 1753
Giraut vous supplie Madame de vouloir bien lui faire savoir en quel état est l'affaire des draps pagnon.
Il attend la caisse que vous avez eu la bonté de lui promettre à l'adresse de mr. Gaiot qui grâce à vos bontez et à vôtre lettre de recommandation la fera tenir en temps et lieu. Cedeville eut l'honneur de vous écrire à vôtre adresse à Paris le surlendemain de vôtre départ. Si c'était une consolation pour vous Madame de savoir que ceux qui vous ont traittée d'une manière si infâme à Francfort sont abhorrez dans toute l'Allemagne, on y ajouterait que le nommé Schmith est un scélérat reconnu, condamné à être pendu en effigie à Bruxelles, où son commis l'a été en éffet pour la rognure des espèces. Lemeri n'est ni moins fripon ni moins scélérat, mais il ne peut être condamné. On dit que vôtre ami se retirera dans une solitude ignorée, et que c'est le seul parti qui lui reste après ce qu'il a essuyé des injustices des hommes. Il est public que le Sec a tramé touttes ces horreurs. On ne doute pas que vous ne fassiez connaître à Mr. Henaut ce que le Sec a dit et ce que vous avez lû touchant l'infidélité qu'il prétend que Henaut lui a faitte. Cedeville croit qu'il est important que Henaut sache cette particularité afin que Fremont ou le procureur Durand en soit mieux disposé dans l'affaire de Cedeville. Je vous suplie Madame de m'aprendre des nouvelles de vôtre santé, de vôtre réception et de vos amis. Tout le monde s'intéresse ici à vous. Je me recommande à vôtre protection et suis avec respect
Madame
votre très humble et très obéissant serviteur
Goebbels au magasin de Varentrap
Madame est supliée de ne retirer de la caisse que les papiers absolument inutiles.