[January 1753]
Vous aurez dû Monsieur vous apercevoir par les lettres de Me de P. et de Mr de B.. que je ne veux avoir icy de protecteur que vous, et que je ne veux ny choquer le roy de Prusse, ny compromettre le roy notre maitre.
Vous sentez quel besoin j'ay d'avoir l'honneur de vous parler, et de vous ouvrir mon cœur. Je ne peux sortir, le roy de Prusse ne manquerait pas de dire que j'ay assez de santé pour aller chez vous, et que je n'en ay pas assez pour aller chez luy.
Je suis d'ailleurs réellement très malade. Je suis honteux de la peine que vous avez prise si souvent de venir me consoler. Voyez si vous voulez que je hazarde de venir chez vous dans un de vos carosses à nuit close, quand il vous plaira, quand vous n'aurez rien à faire, quand vous voudrez m'entendre et me conduire. Je me flatte que l'exposition de toutte cette tracasserie, ma résignation et mes sentiments augmenteront encor vos bontez pour moy.