1752-12-31, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charlotte Sophia van Aldenburg, countess of Bentinck.

Je vous supplie madame de vouloir bien m'envoyer la lettre à la marquise.
Je vous la rendrai fidèlement dans trois heures.

J'ay une autre grâce à vous demander à genoux, c'est de voir si vous ne pouvez point placer le petit Francheville soit à votre service soit à celuy de quelqu'un de vos amis, comme de m. le comte de la Lippe, ou de madame la princesse de Zerbst. C'est un garçon laborieux qui sait bien le français et l'allemand, qui écrit correctement et vite, qui est sage, exact, fidèle, et attaché. Je ne pourais vous faire un meilleur présent, et vous n'en pouriez faire un meilleur à un amy. Il est en état de tenir des comptes, de faire la dépense d'une maison. Il est à tout, quiconque le prendra s'en trouvera très bien et vous en remerciera. Ma mauvaise fortune seule m'empêchera de le garder, et je le regretterai toujours. Si vous avez la lettre à la marquise je vous supplie de la luy confier.