1752-03-25, de Antoine Honneste de Monteil de Brunier, marquis d'Adhémar à Voltaire [François Marie Arouet].

Aprés des peines et des troubles inexprimable Monsieur me voilà de retour au milieu de mes pénates qui semblent encore des dieux étrangers pour moi.
Je crois qu'on vous a fait part dans le tems des motifs qui m'ont empéché de les rejoindre plus tôt et de L'impossibilité où j'étois d'y apporter quelques changements. J'avois mandez à mes parents le Voyage que je méditois à Berlin et non seulement mon père avoit paru l'aprouver mais il avoit encore ajoutez à ce consentement des secours sans les quels ce consentement seroit inutile. Dans cette espérance je n'attendois qu'une réponse de Vous pour aller vous rejoindre et vous savez Monsieur qu'elle fut cette réponse. De nouvelles vües demandoient de nouvelles confidences. Je ne sais si celles que je fis mécontentèrent mais on s'en servis comme d'un prétexte pour rompre les parolles données. Voilà Monsieur ce qui m'a tenu jusqu'à ce moment dans le silence n'étant pas à portée de vous répondre comme je le désirois. Aujourd'huy que je me trouve Libre de prendre un parti décidé permettez que je vous prie d'écrire un mot à Bareuth, et d'y excuser mes Lanteurs. J'ai déjà reçu de cette cour et de la part de leurs A.R. et S. une lettre remplie de témoignage de bontés. Mais cette lettre écrite par Mr de Montperny renferme plustôt des invitations obligeantes que ce qui s'appele des propositions positives. Je vous serois donc très obligé Monsieur de laisser présentir à S. A. R. que je désirerois qu'elle voulu bien ajouter un titre aux 6000lt qu'elle a eu la bonté de m'offrir. Cependant Monsieur comme il ne seroit pas juste qu'on dépouilla pour moi les personnes déjà pourvues, je ne demanderois qu'une survivance flatteuse telle que celle de grand maitre de la maison de S. A. R. ou la création d'une place de chevalier d'honneur qui n'existe pas encore dans sa cour. Aureste Monsieur, comme vous savez les Ménagements que j'ai à garder vis-à-vis d'un père dont je dépends et dont j'ai à attendre je vous suplie de faire en sorte que ce titre me soit envoyez ici.

Voilà Monsieur, ce que j'imagine de plus expédient pour répondre aux vuës de votre amitié pour moi. Faite moi la grâce Monsieur de me conserver un sentiment qui m'est bien cher, et soyez persuadé je vous prie qu'on ne peut le mieux mériter par sa reconnoissance et par son attachement.

[?m.] d'Adémar

Veront nous bientôt sous presse cette belle Romme sauvée? Les habiles tels que les Dalemberts et les Diderots imagine que vous n'avez rien fait de plus digne de vous. Ce dernier disoit à la cabale en fureur, Mrs vous avez beau faire, Catilina n'est qu'un polisson vis-à-vis de Rome.

Me votre nièce vous a t'elle fait part d'un remède dont nous [nous] sommes entretenu qui demande à la vérité du régime, mais conduit à la guérison? La belle saison seroit favorable pour le prendre.