1750-10-31, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charlotte Sophia van Aldenburg, countess of Bentinck.

Je n'ay madame dans la tête et dans le cœur d'autre affaire que la vôtre.
Cependant je suis prest à lire le mémoire dont vous me faites l'honneur de me parler. Vous pouvez avoir la bonté de l'envoyer quand il vous plaira. Je ne promets que de le lire; car je ne parle guères au Roy que de belles lettres, de philosophie, et de vous. Mais si le projet me paroit bon, et utile assez gloire, j'auray peutêtre la témérité de le présenter. Il pouroit pardonner à ma hardiesse en faveur du zèle que j'ay pour son service. Que ne pui-je madame passer tous mes moments entre ce grand homme et vous?

V.