[October/November 1750]
J'ajoute un petit mot à ma lettre.
C'est àpropos de Rome sauvée. Les anges prétendent qu'ils n'ont point vu sur la copie ces vers au 4ème acte:
Marchons, servons l'état contre eux et contre luyOu si des derniers cris de Rome ensanglantéeLa pitié dans votre âme est du moins excitéeCourez au Capitole, allez vanger nos dieuxDeffendez leur azile, ou mourez à leurs yeuxDu fier Catalina soutenez les aproches.Je ne vous ferai point d'inutiles reprochesD'avoir pu ballancer entre ce monstre et moy.Vous sénateurs blanchis dans l'amour de la loyNommez un chef enfin, pour n'avoir point de maîtresAmis de la vertu séparez vous des traitresPoint d'esprit de party etc.
On vient de faire un très bel opéra italien de ma Sémiramis. Pourquoy ne rejoue t'on pas cette pièce à Paris? Mais il faut tout attendre d'un siècle devenu barbare. Les Français n'ont conservé dans les belles lettres, que l'envie, et le mauvais goust. On rejouera Pirrus, Cenie. Vous souvient il de Cénie? Quels aplaudissements et quel pitoyable ouvrage! Je ne dis cela qu'à vous. Je n'écris à Paris à aucun hottentot.