1749-09-04, de Voltaire [François Marie Arouet] à Marie Louise Denis.

Mon aimable enfant je ne vous ay jamais tant aimée.
Presque touttes vos critiques me frappent, mais songez que vous n'avez vu qu'une esquisse de huit jours. Je veux laisser reposer l'ouvrage quelque temps pour le revoir avec des yeux frais, et afin de le mieux oublier. J'achève Electre, mais madame du Chastelet vien d'acoucher. Voylà huit jours que je vais perdre, sans cela vous auriez bientôt l'esquisse d'Electre. La vie est courte; il faut aller vite àprésent. Mais dites moy donc des nouvelles de votre comédie, de vos plaisirs, de tout ce que vous faites. Mon dieu que ne suije auprès de vous? Je vous embrasse tendrement mille fois.