1749-08-26, de Voltaire [François Marie Arouet] à Georg Conrad Walther.

Je viens de Lire dans la gazette d'Amsterdam du 12 de que les Ledet débitent un septième tome de mes ouvrages, et qu'ils en promettent un huitième.
Je présume que ces deux nouvaux tomes sont tirez de votre édition. Je ne conçois pas comment ces gens là s'obstinent à vouloir ajouter de nouvaux volumes à une édition si mal faitte et si décriée.

Très peu de personnes en France ont vu votre édition. Mais je ne peux vous celer qu'autant qu'elles ont été contents du papier et des ornements, autant elles ont été révoltées du nombre prodigieux de fautes dont elle fourmille à chaque page. J'en suis très fâché pour vous. Cela ne m'empêchera pas de vous fournir bientôt de quoy donner un nouvau volume. Je n'ay pu encor vous envoyer la tragédie de Semiramis parce qu'on doit en reprendre les représentations sur le téâtre de Paris à la fin de l'automne. Je suis obligé d'attendre cette saison pour vous donner cet ouvrage avec les autres que je vous destine. Je me feray un sensible plaisir de vous obliger, et c'est sur quoy vous pouvez compter, étant monsieur entièrement à vous.

Voltaire