1749-05-09, de Voltaire [François Marie Arouet] à Johann Bernoulli, II.

En vous remerciant monsieur des véritez contingentes que vous m'avez fait parvenir.
J'ay la faiblesse d'aimer les rabâchages et de lire avec plaisir les tracasseries des cours. Ce n'est pas que je ne fasse baucoup plus de cas de la découverte des rayons primitifs, de l'aberration de la lumière, du calcul intégral que des pauvretés des ministres mais homo sum, humani nihil a me alienum puto. Madame du Chastellet plus digne de vous que moy vous fait mille compliments. Elle compte mettre un petit philosophe au monde vers le mois de septembre. Cela fera tort à la traduction de Neuton. Adieu monsieur je vous embrasse tendrement et je vous remercie de vos bontez.

V.

Je verray votre collègue avec grand plaisir, et surtout s'il vous ressemble.