1748-09-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Augustin Feriol, comte d'Argental.

Je ne peux vous Ecrire de main mes divins anges.
J'ai la fièvre bien serré à Chalons. Je ne sçay plus quand je pouray partir. Prault le fils me persécute pour imprimer Semiramis mais il y a encor q'uelque chose à corriger et une préface à faire et tout cela ne se fait pas avec une fièvre asséz forte. Il viendra sans doute chez vous. Je vous supplie de luy promettre Semiramis de ma part et luy dire qu'il L'aura Incessament. Il faut même répandre dans le public qu'on commence à L'imprimer afin D'Empêcher les Editions clandestines.

J'ay bien L'air D'être icy malade q'uelques Jours. Si vous ou mr L'abbé Chauvelin aviez quelque chose à me mander vous pouriez entre cy à trois jours m'adresser une Lettre à la poste de Chalons et si je suis parti la Lettre ira à Luneville me trouver. Vous veillez sur moy mes anges de loin comme de prés. Je vais mettre un V au bas de cette Lettre, c'est tout ce que je puis faire car je n'en peux plus.

V.