A Versailles, le 17 décembre 1745
Je ne sais, Monsieur, où cette lettre vous prendra, mais ie ne veux pas vous laisser auoir par d'autres que par moi les parolles du ballet que M. de Voltaire a composé pour le roi au retour de ses conquêtes.
L'auteur vous fait mille complimens bien tendres. Mandés moi si vous avez vu ma fille à Naples, si vous en aués été content. Je la crois accouchée à présent. Je n'ai pu encore entendre parler de Boulogne. J'ymagine que ce sera pour votre retour à Rome. On n'a pas encore comencé l'impression de mon Newton. On grave les figures. Ce sera une affaire de six mois avant qu'il puisse paraître. Je voudrois bien être à portée de vous consulter et de vous dire vraiment l'estime et l'amitié avec lesquelles ie suis, Monsieur, votre très humble et très obéissante servante
Breteuil du Chastelet