J'ay bien des grâces à v͞s rendre Monsieur de l'attention que v͞s aués eü de me procurer l'ouurage de m͞e du Bocage.
Ie Crois ne pouuoir choisir personne de plus propre que v͞s Monsieur p͞r lui marquer Combien i'en ai été Contente et combien ie suis reconoissante de ce qu'elle a bien voulu m'en enuoier vn exemplaire. Ie m'intéresse trop à la gloire de mon sexe p͞r n'auoir pas pris beaucoup de part à la sienne. Ie suis rauie qu'une académie fondée dans vn payis si rempli de talens et d'esprit ait comencé sa carière par n͞s rendre justice. Il faudroit que l'académie de Rouen fit p͞r m͞e du Bocage ce que l'institut de Boulogne a bien voulu faire p͞r moi, qu'elle l'aggregeât à son corps, et asurém͞t ce seroit à bien meilleur titre. C'est vne obligation de plus que i'ay à m͞e du Bocage de me procurer vne ocasion de v͞s renouueller monsieur les asurances des sentimens que v͞s me conoissés depuis bien longtems p͞r v͞s.
La santé de m. de Voltaire n'est pas trop bonne, mais aussi coment se bien porter quand on fait vne belle tragédie en 3 semaines?
à Paris ce 19 aoust [1746]