1745-08-10, de Voltaire [François Marie Arouet] à René Louis de Voyer de Paulmy, marquis d'Argenson.

Je viens monseigneur de recevoir le portrait du plus jouflu st père que nous ayons eu depuis longtemps.
Il a l'air d'un bon diable, et d'un homme qui sait à peu près ce que tout cela vaut. Je vous remercie de ces deux faces de pontife, du meilleur de mon cœur. Je crois que sans vous les deux visages là qu'on m'envoyoit, se seroient en allez en brouet d'andouille. L'abbé de Tolignan, le cardinal Aquaviva, l'abbé de Canillac ne se seroient point entendus si vous n'aviez eu la bonté d'écrire.

Quand aurez vous pris Ostende? quand aurez vous fait un empereur? quand aurez vous la paix? Je n'en sçais rien mais j'espère vous faire ma cour en octobre pénétré de vos bontez.

V.