aux Délices 12 octobre [1760]
Qu'est devenu Monsieur le gros tonnau dont vous aviez eu la bonté de me flatter après le temps où les chaleurs seroient passées?
Je suis toujours à vos ordres. Je ne sçais si on paye vingt francs par pinte comme par roue de carosse. J'espère que les impôts serviront un jour à nous faire boire votre vin en paix. On dit qu'il y a dans les vignes de Tournay un peu de vin passable, mais je le ferai boire aux genevois, et je ne goûterai que le vôtre si vous en avez: Permettez moy de saisir cette occasion de présenter mon respect à made Lebeau, et de vous assurer de celuy avec le quel je serai toutte ma vie
Monsieur
Votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire