1760-10-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à Antoine Jean Gabriel Le Bault.

Qu'est devenu Monsieur le gros tonnau dont vous aviez eu la bonté de me flatter après le temps où les chaleurs seroient passées?
Je suis toujours à vos ordres. Je ne sçais si on paye vingt francs par pinte comme par roue de carosse. J'espère que les impôts serviront un jour à nous faire boire votre vin en paix. On dit qu'il y a dans les vignes de Tournay un peu de vin passable, mais je le ferai boire aux genevois, et je ne goûterai que le vôtre si vous en avez: Permettez moy de saisir cette occasion de présenter mon respect à made Lebeau, et de vous assurer de celuy avec le quel je serai toutte ma vie

Monsieur

Votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire