1745-05-26, de Voltaire [François Marie Arouet] à René Louis de Voyer de Paulmy, marquis d'Argenson.

Tenez monseigneur, je n'en peux plus.
Voylà tout ce que j'ay pu tirer de mon cervau, en passant la journée à chercher des anecdotes, et la nuit à rimailler. On en fera demain une quatrième édition. J'ay rendu justice; et on a pour moy cette fois cy quelque indulgence.

Je vous remercie des faveurs du st père. Je me flatte qu'il n'y aura pas là bas conflict de ministère. S'il y en avoit je demeurerois entre deux médailles le cu à terre. Le fait que l'on est jaloux à Rome comme ailleurs de sa bezace me recommande à dieu et à vous et j'attendray les bénédictions paternelles sans me remuer.

Le roy est il content de ma petite drôlerie?

Je suis à vos ordres à jamais.

V.