Paris 15 février 1744
Il n'y a, monsieur, qu'une violente maladie qui pût m'empêcher de répondre sur le champ à l'honneur que vous m'avez fait de m'instruire du mariage de madame votre nièce. Je ne suis pas encore en état d'écrire de ma main, mais mon cœur ressent vos bontez aussi vivement que celui de l'homme le plus sain. Vous savez à quel point je suis attaché, monsieur, à toute votre famille. N'auriez vous point encore quelqu'un d'une autre branche, pour mademoiselle de Valori la cadette? Je ne manquerai pas de faire incessamment mon compliment à notre aimable prussien. C'est bien dommage qu'il ne puisse pas être à la noce. Je le plains bien d'être si longtemps tout seul. Il me semble qu'il consume bien tristement des années bien précieuses, et qu'on ne lui paye pas assez le travail, l'absence et l'ennui auquel il se condamne. Permettez moi, monsieur, d'assurer de mes respects mme de Valori la nouvelle mariée, et celui qui va gâter sa belle taille, et la cadette, à qui j'en souhaite autant. Je suis, monsieur, avec l'attachement le plus respectueux, votre &c.
V.