1743-11-11, de Louis François Armand Du Plessis, duc de Richelieu à Voltaire [François Marie Arouet].

Malgré l'infidélité des postes j'ai reçu votre letre de Brunswik mon cher Voltair et j'ai été fort aise de voir que vous m'aimiés toujours et m'en doniés des marques contre Vent et marée.
Je voudroits fort vous voir avant mon départ pour le Languedoc. Si vous arivés avant le 6 décembre j'aurai ce plaisir là, mendés le moy je vous prie. Si les compliments de me Duchatelet ne sont pas plus tendre que ses dernières letres, je croits pouvoir estre dispencé de la réponce et de la recognoissance. Je garde son dernier petit Billet et vous Verés un petit morceau d'éloquence aussi particulièrement troussé que vous en ayés vu de votre vie. Si cependant sa consience est aussi nette que la mienne nous n'avons rien à nous reprocher. Mais nous parlerons de tout cela tost ou tart. Venés seulement bien Viste et soyés come l'hermine. Je vous ai aimé il y a plus de vint cinq ans, je vous aime et vous aimerai toujours.