à Paris ce 5 xbre 1767
Je comte assurément bien mon cher Voltair plaisanter avec vous une Vaintaine encore au moins de vos calinerie qu'il y a quarente cinque ans que je cognois.
La plupart étoient causée par des épuisement de corps et d'esprit avec vint livres de pain dans l'estomac. Le tems en a retranché deux causes, mais il vous reste encore mr de Pompignan et l'abé Basin poètes. Si j'étois aussi plaisant que son neveu, je vous plaisantroits bien davantage et le public y gagneroit furieusement mais s'il n'étoit permits qu'à ceux qui plaisante aussi bien de ce mesler de plaisanter nous y perdrions de fort bones choses et come à moins que cela je ne laisse pas de rire, je ne suis pas dificile pour moy et pour les autres. C'est domage que vous ne soyés pas aussi plaisant que ce neveu, vis à Vis, la comédie qui n'est point chusté et qui ne choira point à ce que j'espère, malgré tout ce que vous faite par vos Letres pour y porter le troubles. Vous avés montré trop de confiance dans vos colporteurs tant M. B. que le soit disant M. Et. et trop peu en moy qui en méritray daventage.
Ce qu'il y a de Bisare avec cela c'est que vous este bien sûr que je vous aime mieux qu'eux, que vous m'aimiés peutêtre mieux aussi, et malgré cela vous me faite enrager par cette confiance aveugle pour leurs impertinence, que vous m'afligé par le peu de confiance que vous me faite voir sur cela come sur tout ce que vous faite, que je suis toujours le dernier à savoir, et malgré ces reproches vous alés toujours votre train et me prouvés autant qu'il est en vous le peu de cas que vous faite de ce que je vous demende et puits désirer et atendre de votre part.
Je Verai avec plaisir votre nouvelle édition et suis fort aise que vous ayés réparé l'oubli que vous aviés fait de mr Daiguillon.
Je vous envoye un acte de la confrérie de ce petit fripon que j'espère corigé au rayons de votre lumière et de vos principe qui devroient lui faire cognoitre l'étendue de ses infamie pendable qu'il a l'efrontrie d'apeler petite faute de jeunesse. Cette intrépidité dans le crime ne laisse plus d'espérance de l'amendement et je n'en Veux jamais entendre parler.
Quand vous aurés fini ce qui a succédé à mr de Pompignan et sur quoi il me semble que vous avés bien dit àpeuprès tout ce qu'il y a [à] dire et que le neveu de l'abé voudra dormir sur ses lauriers et s'apliquer à autre chose Vous devriés bien nous doner une tragédie ou comédie selon l'humeur où Vous serés. Croyés vous que la conjuration d'Amboise et l'instant où François second envoye chercher le Roy de Navare dans l'instant que l'on vient dénicher le p. de Conde son frère et où ce prince parait vis à Vis le duc de Guise, ne seroit pas une matière à bone conversation, ainsi que tout ce qui fut débatu dans le conseill de ses amis pour savoir s'il iroit trouver le Roy ou n'iroit pas, &c. &c. &c. ou si vous étiés plus gaillart et aimiés mieux égayer votre muse je vous renouvelerois les idée que je vous avoits déjà présentée en faveur de la fiancée du roy de Garbe. Mais quoiqu'il en soit je voudroits que vous honorassiés encore notre théâtre de quellques regarts et que vous ne […] pas par ceux que vous chargés de votre procuration et me metiés dans le cas de contradictions avec vous et avoir sujet de m'en plaindre et de penser que vous n'avés pas pour moy toute l'amitié que la miene pour vous mérite assurément.