1725-05-23, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Claude Thieriot.

Je suis à Versailles en retraitte mon cher Tiriot.
Je n'y vois personne, je travaille baucoup et rien ne m'y manque que vous. Je brave ici la fortune dans son temple, et je fais à Versaille le même personage qu'un athée dans une église. Ne m'oubliez pas quoi que je sois retiré du monde. Lefevre, notre petit peintre, m'a promis qu'il iroit travailler dimanche chez monsieur le lieutenant civil, si on venoit le prendre. Aiez donc la bonté mon cher ami de l'y mener de très bonne heure. Si vous pouviez voir mr le lieutenant civil avant ce temps et lui rendre cette lettre cachetée avec enveloppe je vous serois très obligé. Ecrivez moi si votre paresse vous le permet.

Les deux airs de tête que mr Lefeubvre doit prendre sont à la bataille d'Ivri et au premier chant, gravez l'un par Thomassin et l'autre par des Places. Ces deux estampes sont sûrement dans la maison de madame de Berniere, je les ai laissez ou dans son apartement ou dans la chambre que j'ay ocupée en dernier lieu.