à Paris ce 11 juin 1776
Je vous assure mon cher Voltair que la perte que vous avés fait a été pour moy une amertume qui m'a empêché de mesler ma joye à celle du public.
On ne pouvoit pas s'empescher de croire les intentions les plus droite atachée à des moyens si gauches, une abstraction totale de cognoissance des homes et parconséquent de tout moyens de faire réussir les meilleures afaire et entouré de tant de Visionaires et de fripons, que les meilleurs remèdes devenoient des poisons, entre des mains si gauches et maladroites. [? Caysar] est mort, laissons en paix sa sendre, et tâchés de n'en estre pas entaché, songés à votre santé, il n'y a que cela de bon et chassés toutes les réflexions triste que vous pouriés faire. Vos établissement sont trop utiles au pays qu'ils ne peuvent estre ataqués que par d'autres insenssés dans un sens oposés. Si j'en sçavois daventage sur ce qui vous regarde je pourois en raisoner avec Vous et s'il m'étoit posible d'agir je crois que vous devés estre bien sûr que vous pouriés disposer de moy plus que de persone très assurément.
Mon procest finira tost ou tart et je suis si persuadé que le blanc le plus éclatant, ne poura jamais paroitre noir aux yeux du plus grand nombre, et qu'après avoir joui du plaisir de me faire enrager un peu aux dépents de leur réputation, ils n'auront pas le plus grand nombre qui Veuille ce déshonorer par espièglerie. Il faut assurément un résumé, je tâcherés qu'il soit bien fait et dès qu'il le sera je Vous l'enverés d'autant mieux, que je ne crois pas que cela puisse finir cette année par les longueurs nécessaire des formes des procédures criminelles et que j'auré le tems avant la st Martin d'avoir votre réponce et ce que vous en penserés. Il passera d'ici là mon cher Voltair bien de l'eau sur les ponts chargés de Bateaux de marchandise de sortes de choses bien diférentes. Il y a assés de tems que nous vivons l'un et l'autre pour n'estre surpris de rien et avoir apris qu'il n'y a rien de solide que la santé. Ainsi ne songeons qu'à cela et à vivre le plus gaillardement qu'il sera possible.