1740-11-30, de Frederick II, king of Prussia à Voltaire [François Marie Arouet].

Voici les vers que vos corrections ont rendus passables, il faudrait votre génie pour qu'ils fussent bons.

Voltaire, ta fertile veine,
Qui fait ton plaisir et le mien,
Epuise si tant l'Hippocrène
Que d'autres n'y trouvent rien.
Le feu dont brille ton génie
Paraît dissiper nos frimats,
Il ferait pour jamais le bonheur de ma vie,
Ce fanal conduirait mes pas.
Mais ta tyrannique Emilie,
Violente en sa jalousie,
Comme le bucheron appelle le trépas.
Frappée de cette comédie
Ta solide philosophie
Te quitte et cède à ses appas.
Ainsi du fort Samson la frauduleuse amante
Triompha malgré les Hébreux:
Lorsqu'un sommeil profond vient de sa main pesante
A ce héros fermer les yeux,
Sa maîtresse plus vigilante
L'instant lui coupa les cheveux.

Pardon de la comparaison tirée de l'écriture, mais à cela ne tienne. . . .