à la Haye ce 29 septembre [1740]
Je n'ay que le temps après avoir un peu couru de vous dire mon cher amy qu'il ne m'a manqué que vous, quand j'ay eu le bonheur de voir le Roy de Prusse.
Je voudrois avoir été plus utile à monsieur Dumollard, mais Mr Jordan, à qui j'ay écrit une longue lettre sur son compte, et à qui vous avez écrit aussi, m'est témoin aussi bien que Monsieur de Maupertuis combien j'ay sollicité en sa faveur. Je ne suis point
J'ay fait ce que j'ay pu, mais le roy a déjà baucoup de bibliotécaires et baucoup de gens savants dans les langues. Il me semble que Mr du Molard m'a dit qu'il pouroit être utile pour une imprimerie. Le roy a dessein d'en établir une très belle, si donc mr du Molard pouvoit en être le directeur ce seroit un commencement de fortune pour luy. Il faudroit en ce cas que je sçusse s'il pouroit établir des fonderies de Caractères à meilleur marché que des Anglais et des Hollandais, qu'on propose au roy, et s'il voudroit se consacrer pour quelque temps à ce travail. Je voudrois de tout mon cœur lui rendre service et le cœur me saigne du voiage inutile qu'il a fait. Il me paroît avoir baucoup de mérite. Je vous embrasse du meilleur de mon cœur.
V.