1740-07-22, de Jacques André de Dupille, marquis de Saint-Séverin à Jean Jacques Amelot de Chaillou.

Voltre a bien reçu l'Inviton du Roy de Prusse, mais Il a jugé qu'Il seroit plus beau de se faire prier.
Il dit partout qu'Il ne veut pas aller, mais Il attend que le Roy de Prusse vienne à Cleves, affin de faire croire que ce Prince a voulu négotier luymême la présence d'un si grand homme, et alors Il se fera une douce violence pour céder à l'empressement du Roy de Prusse; en attendant Algarotti son intime ami, l'Ephestios de l'Alexandre de la Littérature, accompagne le Roy de Prusse dans son voiage en Prusse. Il faut croire, comme vous le présumés, M., que Sa Mte Prusse ne se servira de pareilles testes que pour l'amusemt. S'il en faisoit des Coner d'Etat, Je croy que l'Etat seroit fort mal conseillé. La nature ordinairemt, leur rabat sur le Jugement ce qu'Elle leur donne de plus en esprit, et ce n'est pas là ce ql faut pour gouverner les Etats.