1740-04-26, de Frederick II, king of Prussia à Voltaire [François Marie Arouet].

Mon cher Voltaire,

J'ai reseu Les Galions de Bruxelles qui m'ont aportéz des trésors qui me sont audessus de tout prix.
Je m'étonne de La prodigieuse fécondité de Votre Perou qui paroit inépuisable. Vous adoucicés les moments Les plus amérs de ma Vie. Que ne puisje contribuéer également à Votre bonheur? Dans L'inquiétude où je suis je ne me Vois ni le tems ni La Tranquillité d'esprit pour Corigéer Machiavel, je Vous abandone mon Ouvrage persuadé qu'il s'enbelira entre Vos mains. Il faloit Votre Creuset pour séparér cet or de L'aliage.

Je Vous envoye une Epitre sur La Nésesité de Cultivér les arts, Vous en êtes bien persuadé mais il y a beaucoup de monde qui pense diféremment.

Adieu mon Chér Voltaire, j'atans de Vos Nouvelles avec impacience. Celles de Votre santé m'intéressent autans que celles de Votre esprit. Assuréz La Marquise de Mon estime et soyéz persuadé qu'on ne sauroit être plus que je suis,

Votre très fidelle ami

Federic