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Tout est il enfin éclaircy, et ce monstre de Desfontaines pourra t'il se vanter d'avoir répandu des nuages sur une amitié si respectable et si tendre?
Avez vous enfin compris combien votre silence avoit deu allarmer Cirey, dans un temps, où un seul mot de vous eût dû tout prévenir? Etes vous revenu du malheureux soupçon qui vous a passé par la tête au sujet des souscriptions? Il ne s'agissoit que de fermer la bouche, à quiconque diroit que je n'ay pas tout remboursé, esce là une commission désagréable? Un mot de grâce, d'amitié à mr du Chastelet, dites luy que vous avez fait tout ce qu'il a demandé, que vous l'aviez prévenu; et tout est fini.
Songez bien à la récrimination de l'abbé D. F. sur les lettres philosophiques.
Je voudrais avoir un désaveu de St Hiacinte au sujet du libelle dont il est question dans la Voltairomanie; c'est un point essentiel. Je voudrais le désaveu, fort et autentique. J'en écris à mr le chev. Daidie, à mr d'Argental, à me de Chambonin. On pouroit se vanger dans le sang de ce coquin de St Hiacinte, mais on retient le zèle indiscret des pesonnes qui vouloient luy aller couper les oreilles. Les larmes respectables de la meilleure amie qui ait jamais été me retiennent icy malgré moy. Je devrois être à Paris. Je veux avoir raison de tout cela. Je l'auray. Ne connaissez vous personne qui ait vendu la Voltairomanie? Vous devriez bien m'en instruire. Les procédures sont commencées et tout peut servir.
Je vous prie de dire à mr d'Argenson que j'ay baucoup corrigé mon mémoire. Qu'en pense t'il?
Je devois écrire à mr le chevalier de Brassac. J'ignore sa demeure.
A qui faut il s'adresser pour avoir raison de St Hiacinte? A t'il des amis?
Aureste je compte que vous réparerez le tort que vous m'avez fait en montrant cette malheureuse lettre ostensible, qui a fait croire que j'avois part au préservatif. Je me flatte que votre santé est rafermie.
ce 4 février [1739]