1739-01-27, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Claude Thieriot.

J'ay oublié mon cher amy dans ma lettre du 26 de vous faire souvenir qu'étant à Paris en 1736 je vous montray aussi bien qu'à plusieurs personnes, un écrit où la lettre sur Bissetre, la lettre de mr Pracontal sur la bataille de Spire, etc. se trouvoient.
L'abbé Dolivet porta même cet écrit à D. F. pour l'inciter à repentance. Cet écrit courut. Il a servi en dernier lieu à fabriquer le préservatif. Souvenez vous de cet écrit encor une fois car je vous citeray, vous et l'abbé Dolivet et tous ceux qui l'ont vu. Au nom de dieu ayez de la mémoire! Vous aviez oublié l' apologie de V., ce libelle à vous montré, ce libelle dont il s'est débité quelques exemplaires, ce libelle cité par D. F. même dans son dictionaire néologique, où vous êtes si joliment traité. Enfin vous vous en êtes souvenu. Je demande à votre amitié de la mémoire et de la vivacité. J'ai Desfontaines en tête. Je ne quitteray pas Cirey pour luy mais je le puniray sans bouger. Si vous avez un cœur, remuez vous. J'ay envoyé une espèce d'apologie à Mr Dargenson, vous pouvez engager mr de Montcrif à vous la montrer. Il y a du littéraire mais j'ay voulu faire un ouvrage pour la postérité, non un simple factum. Soyez la dixième partie aussi vif pour moy que vous l'avez été pour melle Sallé qui vous aimoit x fois moins que moy.

V.

Ne vous adressez qu'à Montcrif.