1738-12-22, de Voltaire [François Marie Arouet] à — Berger.

Je vous prie, mon cher Berger, de vouloir bien me faire le plaisir, 1. de lire l'incluse; 2. de la porter secrètement au père Castel, jésuite; de ne point lui dire que vous l'avez lue; mais de le prier de la lire avec vous, et, lecture faite, de lui demander la permission de la rendre publique.
Votre prudence et votre amitié se tireront très bien de cette négociation. 3. Je vous prie de dire à tous vos amis, qu'il est très vrai que non seulement je n'ai aucune part au préservatif, mais que je suis très piqué contre l'indiscrétion de l'auteur. Je vous prie encore de voir Tiriot de vous même, de lui représenter combien j'ai dû être affligé de ne point recevoir de ses nouvelles fréquemment dans les circonstances. L'abbé Desfontaines a enfin obtenu ce qu'il voulait, c'est de m'ôter l'amitié de Tiriot.

S'il y avait quelque nouvelle, faites nous en part. Comptez sur vos amis de Cirey. Il y avait un grand service à vous rendre, mais.