1738-07-05, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Claude Thieriot.

Je suis mon cher amy dans les langueurs de la maladie et dans l'embaras des envois des Elémens de Neuton.
Je compte sur votre secours, et je n'ay guère que la force de vous Le demander. Il s'agit premièrement que L'abbé Moussinot, ou mr Cousin (mon phisicien) viendra chez vous avec baucoup de Neutons dont vous disposerez pour vos amis et pour les miens.

Voicy un mot de lettre pour mr Dargental en luy donnant les exemplaires qui sont destinez pour luy et pr mr son frère, et les trois dont il voudra bien se charger pour mr Daguessau l'avocat général, pour mr son frère, et pour mr le chancelier.

Voicy encore une lettre pour Mr Dargenson du palais royal, et une pour mr son frère. Je compte qu'il faut aussi un Neuton pour mr de Montcrif.

Je vous envoye aussi mon cher amy à tout hasard une lettre pour mylord Harvey. Je fais présent d'un Neuton à mr de Walgraveet à mr Clement. Je croi que ce sera mon passeport pour obtenir qu'il ait la bonté de faire parvenir en Angleterre le paquet pour mylord Harvey aussi bien que la lettre à luy adressée et les livres pour quelques Anglais à leur adresse. Mr Cousin, ou mr Moussinot qui vous verront au sujet en vous présentant le livre, feront tout ce que vous prescrirez. Vous êtes un vray père Mersenne, et moy je ne suis qu'un importun.

Bon soir, je suis trop malade pour parler de belles lettres. Ce sera pour le premier ordinaire. Madame du Chastelet vous fait mille compliments.