31 oct. 1738
Voicy mon cher père Mersenne lettre pr mr Dubos, et pour mr Lefranc.
Je vous envoye aussi la lettre de mr Lefranc. Si vous pouvez obtenir quelques bons renseignemens de Varron du Bos, le plus bau siècle de la France vous en sera très obligé.
Pouriez vous engager Aristides de st Pierreà communiquer son mémoire politique sur Louis 14 en forme de journal?
Nous n'en tirerons point de copie, nous le luy renverrons, bien cacheté, il n'aura point sorti de nos mains, et je tâcherois de faire de l'extrait de son journal, un usage dont aucun bon citoyen ne me saura mauvais gré. Je pense comme mr l'abbé de st Pierre, qu'il faut écrire l'histoire en philosofe, mais je me flatte qu'il pense comme moy qu'il ne faut pas l'écrire en précepteur, et qu'un historien doit instruire le genre humain sans faire le pédagogue.
Je crois que vous pouvez faire un bon usage de mes précédentes lettres.
Aurai-je le S'Gravesende in 4. avec figures?
Mais cet ancien domestique de made Dupin, est il encor à louer? Vous avez vu Cirey, et le cabinet de fisique. Tâchez de le séduire, ou de m'en envoyer un autre. Cousin a une maladie qui ne luy permettra de longtemps de travailler.
Mon cher amy je suis un grand importun, mais je le sçay bien.
V.
Je vous enverrai si vous le voulez la vie de Moliere, et le catalogue raisonné de ses ouvrages, mais il faudroit me faire tenir la dissertation de Luigi Ricoboni dette Lelio.